La promotion de l'exercice de la profession infirmière passe par l'écriture
L’écrit existe depuis l’antiquité. Il nous garantit la traçabilité des faits. Le pouvoir des mots est indéniable. Ils nous permettent de communiquer des idées et des expériences afin que d'autres puissent partager notre point de vue. La spécificité de la terminologie des diagnostics, interventions et résultats infirmiers met en évidence et rend visible la contribution exceptionnelle des soins infirmiers à la santé.
Dans notre profession d’infirmier, nous avons à cœur de bien soigner nos patients. Mais que signifie donc ce bien soigner ? Bien soigner, c’est d’abord accompagner professionnellement l’autre souffrant dans ses besoins essentiels en y mettant au mieux des priorités; les siennes, les nôtres, de la société avec des compétences cherchant toujours à mieux comprendre ce qui est entrepris. Ensuite c’est s’arrêter à minima pour (s’) évaluer et donc se former et veiller à une continuité du soin par tradition orale mais aussi par l’écriture et enfin aussi ‘à minima’ être heureux et fier de ce qu’on vient de réaliser auprès d’un autre, de ses proches… et des collègues
Mais si ce ‘bien soigner’ implique en son sein tout ce niveau de qualité, cela signifie-t-il que le bien écrire s’ytrouve d’office ?
Nous utilisons l’écrit pour échanger, pour cadrer et structurer notre pensée, nous engager au niveau professionnel, social et personnel. L’écrit est également indispensable à la professionnalisation.
Les écrits infirmiers doivent être conformes à la réalité, à la vérité, c’est-à-dire fondés sur des faits et objectifs. Ils doivent également être justes et adéquats par rapport à leur objet ; précis, excluant toute approximation et enfin exhaustifs.
Les diagnostics, interventions et résultats infirmiers permettent de communiquer aux patients, aux collègues, aux membres d'autres disciplines et au public en général, le jugement professionnel des infirmières et infirmiers.
Au sein des connaissances en sciences infirmières, les taxonomies fournissent la structure d’un langage standardisé de manière à communiquer sur les problèmes en soins infirmiers (diagnostics infirmiers), les interventions à mener auprès du patient (interventions en soins infirmiers) et sur les résultats à atteindre (résultats en soins infirmiers). En utilisant les classifications NANDA-I, NIC et NOC, les infirmiers peuvent communiquer entre eux, de même qu’avec les professionnels des autres disciplines de soins de santé à propos du quoi et du comment constituant la spécificité des soins infirmiers. L’utilisation des terminologies dans l’interaction des infirmiers avec les patients/les familles peuvent aider à comprendre les problèmes sur lesquels l’infirmier se focalise, les interventions qui sont menées et les résultats attendus, et donc peuvent aider le patient à participer activement à ses propres soins. Les terminologies fournissent un langage commun aux infirmiers pour aborder les problèmes réels, de type risque, de motivation pour la promotion de la santé, mais également pour sélectionner les interventions de soins ainsi que pour déterminer les résultats attendus chez les patients. L’utilisation des classifications est internationale et elles sont traduites dans de nombreuses langues, dont le français. Dans un monde de plus en plus global et électronique, les classifications permettent ainsi aux infirmiers qui poursuivent leur formation de communiquer de manière standardisée au sujet de phénomènes qui préoccupent les infirmiers, dans les manuscrits et lors des conférences, ce qui garantit l’avancement de la science infirmière.
Cet article nous a été proposé par Isabelle DE GEEST Responsable du secteur Nord France Belgique de l’AFEDI association internationale européenne des diagnostics, interventions et résultats en soins infirmiers qui œuvre pour le développement d’un langage professionnel commun au sein de notre profession.